Rue Guillaume de Marcossay 15, 1205 Genève

Le visage est l’une des régions les plus exposées du corps. En cas d’accident, de chute, de coup ou de traumatisme sportif, il peut subir des fractures osseuses qui nécessitent une prise en charge spécialisée. Grâce à une prise en charge adaptée, il est possible de restaurer les volumes, la symétrie et les fonctions du visage, en minimisant les cicatrices et les séquelles.

Les causes les plus fréquentes dans les fractures faciales

  • Les accidents de la route ou de vélo,
  • Chutes (domestiques, sportives ou liées à une perte de connaissance)
  • Agressions ou bagarres
  • La pratique de certains sports de contact
  • Accidents professionnels

Ces traumatismes peuvent toucher un seul os ou plusieurs structures en même temps (fractures complexes).

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Selon l’os concerné, les symptômes peuvent varier. Les signes les plus fréquents sont :

  • Gonflement, ecchymose (œil au beurre noir), déformation
  • Douleur localisée, surtout à la palpation ou au mouvement
  • Troubles de l’occlusion dentaire (dents qui ne s’emboîtent plus correctement)
  • Difficulté à ouvrir la bouche, à mâcher ou à parler
  • Engourdissement ou perte de sensibilité (notamment sous l’œil ou au menton)
  • Saignement nasal, déviation de la pointe du nez
  • Vision double (diplopie) ou baisse de la mobilité oculaire
  • Enfoncement ou asymétrie du visage (notamment les pommettes)

Un scanner facial est souvent nécessaire pour confirmer le diagnostic et guider la stratégie opératoire.

Quelles sont les principales fractures du massif facial ?

Fracture de l’arcade sourcilière et du rebord orbitaire.

Ces fractures peuvent toucher le rebord supérieur de l’orbite et parfois s’étendre à la paroi interne ou au toit orbitaire. Elles sont fréquentes après un coup direct au front ou à l’œil.

Elles nécessitent une chirurgie si elles provoquent une déformation, une atteinte oculaire ou un enfoncement osseux visible.

La chirurgie consiste à repositionner les fragments osseux et à les fixer à l’aide de mini-plaques, souvent par une incision dissimulée dans un pli naturel du sourcil. Dans certains cas le plancher de l’orbite est également touché et doit être reconstruit pour éviter une insertion d’un des muscles responsables du mouvement de l’œil.

Fracture de la pommette (os zygomatique)

La pommette est un os clé de la structure du visage. Elle peut se fracturer isolément ou en association avec d’autres os (fracture dite « complexe »).

Les signes typiques sont :

  • Affaissement ou aplatissement de la joue
  • Œil gonflé, mobilité réduite de l’œil, vision double
  • Engourdissement de la joue ou de la lèvre supérieure
  • Difficulté à ouvrir la bouche (si l’arcade zygomatique bloque le muscle temporal)

L’intervention chirurgicale vise à repositionner la pommette dans son axe et projection initiale puis à la fixer avec des mini-plaques, par de petites incisions discrètes (souvent à l’intérieur de la bouche, dans la paupière inférieure ou dans la tempe selon la complexité du cas).

Fracture des os du nez

Les fractures nasales sont très fréquentes. Elles peuvent entraîner :

  • Douleur et gonflement du nez
  • Saignements abondants
  • Déviation de la cloison nasale
  • Gêne respiratoire

Lorsque la fracture est déplacée, il est parfois nécessaire de réaliser une réduction du nez sous anesthésie générale ou locale, idéalement dans les 10 jours après le traumatisme.

Si la cloison est touchée ou si la respiration reste altérée, une chirurgie secondaire (septoplastie ou rhinoseptoplastie) peut être proposée à distance du traumatisme.

Fracture de la mâchoire inférieure (mandibule)

La mandibule peut se fracturer en plusieurs zones : menton (symphyse), angle, branche montante, col du condyle…

Les symptômes fréquents sont :

  • Occlusion dentaire modifiée
  • Douleur à la mastication
  • Mouvements limités ou bloqués
  • Mobilité anormale d’un segment dentaire
  • Engourdissement de la lèvre inférieure

Selon la zone et le déplacement, le traitement peut être :

  • Orthopédique : contention par élastiques ou gouttières dans les cas simples et stables (non déplacés)

Chirurgical : réduction et fixation à l’aide de plaques et vis en titane par voie endo-buccale (sans cicatrice visible)

  • Le retour à une alimentation normale est progressif. Une surveillance étroite est assurée jusqu’à consolidation.

Quelles sont les suites après la chirurgie ?

Les suites dépendent du type de fracture et de l’os fracturé, mais globalement :

  • Un œdème est fréquent les premiers jours, souvent impressionnant mais transitoire,
  • Les douleurs sont bien contrôlées par des antalgiques classiques,
  • Une alimentation molle est recommandée pendant 2 à 3 semaines,
  • Des soins bucco-dentaires rigoureux sont parfois nécessaires (rinçage, brossage)
  • Un arrêt de travail de 1 à 3 semaines peut être prescrit selon l’activité
  • La reprise du sport de contact est différée de 1 à 3 mois
  • Un contrôle par un ophtalmologue dans les fractures orbitaires

Un suivi régulier est organisé pour vérifier la bonne consolidation, corriger d’éventuels troubles persistants, et assurer un résultat esthétique satisfaisant.